La vie d'après
Je n’ai jamais fait de crises psychotiques extrêmes, car j’ai bénéficié d’un traitement relativement tôt dans mon parcours.
À partir du moment où j’ai pris des traitements, je n’ai pas eu tous les symptômes que j’aurais pu avoir si je n’avais rien pris.
Quand je suis devenu papa, j’ai momentanément arrêté mon traitement qui me sédatait la nuit pour pouvoir me lever la nuit et donner le biberon à mon fils. Cet arrêt a déclenché une rechute avec un diagnostic de schizophrénie différent de mon premier. Après une période de convalescence, de repos chez mes parents, j’ai réaugmenté mon traitement progressivement et retrouvé l’équilibre que j’avais avant.
C’est important d’avoir une reconnaissance de l’extérieur de tout ce que l’on fait pour se stabiliser lorsque l’on traverse des passages difficiles. L’entourage, l’environnement dans lequel on vit jouent beaucoup. Et on peut adapter notre environnement pour se sentir mieux. Pour moi, la musique, le sport, la lecture et la méditation aident beaucoup. La méditation, par exemple, m’a permis de retrouver un équilibre entre le corps et l’esprit.
Mon intégration dans le Band d’Eben-Hézer marque la plus grande évolution dans ma vie. Au début, je n’arrivais pas à faire un concert entier et, au fur et à mesure, on se voyait toutes les semaines, et maintenant je suis un musicien comme les autres dans le groupe: on a fait des voyages, des albums… C’est très gratifiant, le fait de faire des choses que tu aimes, et d’en garder des traces, des souvenirs. Ça aide à nourrir l’estime de soi et le sentiment d’appartenance, de se lever pour aller quelque part avec les gens qui ont le même but que toi.
Le saviez-vous ?
quelques chiffres à travers le monde
85% des cas apparaissent entre 15 et 25 ans
60% des jeunes souffrant de psychose se rétablissent socialement en 2 ans grâce à une intervention précoce
15% des jeunes présentant une psychose se réinsèrent socialement dans les 2 ans en suivant un parcours classique
55% des personnes ayant un trouble schizo-affectif ont eu un autre diagnostic au départ; les diagnostics évoluent fréquemment au cours de la vie
Depuis plusieurs années, Camille, David, Hassan, Jason, Jean-Philippe, Jules et Naama ont reçu un diagnostic correspondant à une forme de schizophrénie. Ces diagnostics, ainsi que leurs parcours, leurs projets de vie, leurs rythmes, leurs faiblesses et leurs forces, sont différents et leur sont propres. Grâce à un traitement médicamenteux adéquat, à des thérapies cognitives et psychosociales adaptées et à une boîte à outils qu’ils se sont chacun et chacune construite dans le temps, ils se sont bien stabilisés. Aujourd’hui, ils souhaitent partager leur expérience, afin de sensibiliser le grand public et d’accompagner les personnes concernées sur le chemin du rétablissement.
Les témoignages directs de personnes atteintes de schizophrénie ayant réussi à se rétablir sont de plus en plus nombreux. Les possibilités de suivi ambulatoire sans nécessité d’hospitalisation se sont largement développées. Les traitements médicamenteux sont mieux maitrisés, les dosages plus légers et les mécanismes d’action plus précis, ce qui permet d’éviter certains effets non désirables de la médication.
Le processus de rétablissement n’est pas linéaire et la notion de temps, du rythme, appartient à chaque personne concernée. L’essentiel est que la personne s’engage dans le processus et essaie de s’y tenir. La progression peut connaître des hauts et des bas, des avancées et des reculs, des moments de flottement, voire des rechutes. Peu importe!
Plus l’engagement sur le chemin du rétablissement se fait tôt, meilleures seront les chances de réussite. Pour cela, il est important de clarifier les signes qui doivent inciter à une détection et à une intervention précoce. Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://schizinfo.com/precoce pour découvrir l’infographie élaborée par PositiveMinders en partenariat avec la Fondation Fondamental.
